Premier jour
Bonjour,
Je prends le temps de vous écrire pour vous faire partager la restauration d’une capitelle qu’on est en train de rénover en ce moment avec l’association AMPHORE qui s’occupe de l’histoire locale de mon village, Saint-Geniès de Malgoirès.
Quelques explications pour les néophytes sur « qu’est-ce qu’une capitelle ? ».
On peut dire que c’est une construction en forme d’habitation n’utilisant que la pierre, sans liant (mortier, chaux, etc…) bâtie avec des techniques vieilles comme le monde, telles que l’encorbellement, et utilisant des matériaux d’extraction locale, car les pierres proviennent la plupart du temps de l’épierrement des champs, aucun autre matériau n’était importé.
Ces constructions en pierres sèches sont loin d’être un phénomène méditerranéen, elles sont présentes dans bien des régions : Massif central, Bourgogne, Franche comté…et même dans des pays plus au Nord : Irlande, Grande Bretagne, Suisse…
Selon les lieux ces cabanes se nomment : Borie (Vaucluse), capitelle (région de Nîmes), chibotte (Auvergne), acoigneau (Aube), borniotte (Yonne)…
En- dessous la photo de la capitelle en novembre 2020. La capitelle est effondrée, le site a été débroussaillé et l’intérieur de la capitelle vidé des pierres provenant de l’effondrement.
La flèche jaune indique la zone de travail par où l’on a commencé les travaux.
L’originalité de cette capitelle est que deux enclos sont accolés : un carré et un rectangulaire (pas vraiment visibles sur la photo !).
Un cliché de la capitelle quand elle était encore debout.
Le plan au sol de l’édifice est de forme ronde et côté architecture c’est presque une façade en pain de sucre.
On commence par le côté le plus endommagé. Dégagement des pierres à la base du bâtiment à la recherche d’une fondation stable.
On voit justement que rien n’est stable, on dirait un éboulis. On a dû presque tout enlever, c'est-à-dire qu’on est allé à la limite du parement intérieur de la capitelle.
Ne trouvant pas de base assez stable, on a décidé de réaliser une sorte de «mini-contrefort » ou petite banquette. J’ai mis la flèche rouge pour repérer la première pierre de ce renfort, que j’ai replacé sur la dernière photo.
Derrière le petit contrefort, une partie du mur de la capitelle a été remonté.
A la fin de cette première demi-journée, le changement est déjà visible.
A bientôt pour la journée 2 de la restauration.
@+ Laurent et Nathalie.
Second jour
Bonsoir,
Nous voici au deuxième jour de la restauration.
A gauche de l’entrée un tas de cailloux cache un muret. Facilement décelable, car on voyait le départ du mur plus loin et il ne pouvait que rejoindre la capitelle.
Maintenant il ne reste plus qu’à dégager.
A plusieurs, cela est allé vite. On voit les traces de terre à la base du mur. Les pierres grisâtres au-dessus, c’est la partie refaite.
Si l’on a fait cela, c’est pour la raison suivante : la remise en état de ce muret va nous servir d’échafaudage, du moins pour le début.
A droite, l’entrée de la capitelle.
Sur l’antépénultième photo, on voit un grand pin parasol avec des branches mortes, bien pratique pour faire des photos « aériennes » … pour qui sait grimper …c'est-à-dire moi !
Comme en archéologie le rendu fait un peu ruine ! Mais ça va changer.
On suppose que le petit enclos était fermé par une porte amovible autrefois et non pas par un muret. Cela pouvait servir à parquer un jeune animal comme un agneau car les capitelles sont souvent liées au pastoralisme.
Le grand enclos avec ses deux entrées lui devait recevoir des animaux adultes.
La prochaine fois, je vous conterai comment nous avons reconstitué l’entrée avec son énorme linteau.
@+ Laurent et Nathalie.
Troisième jour
Bonsoir,
Pour cette troisième demi-journée, on s’est attaqué à la remise en état de l’entrée de la capitelle.
Généralement l’entrée des capitelles est orientée au sud, rarement au nord (la nôtre est orientée sud-est). L’ouverture peut faire entre 1.10 et 1.80 m de haut.
La hauteur intérieure peut varier de 2 à 5 m. Le sol est généralement en terre battue, mais on peut trouver des empierrements. Les murs intérieurs sont presque toujours verticaux ou légèrement inclinés jusqu’à la naissance de la voute qui se situe généralement au niveau du linteau. Les murs peuvent faire de 0.60 à 1 m d’épaisseur.
Pour refaire cette entrée on a pu s’aider de quelques photos de la capitelle en partie debout du regretté Pissou, un personnage emblématique de notre village.
Les clichés suivants datent de la fin des années 80.
Le pin parasol est toujours là aujourd’hui, il a même résisté à un incendie dans les années 1970.
Voici la photo qui nous a beaucoup aidés. Pour refaire l’entrée comme à l’origine il nous manquait 3 pierres.
Ces 3 pierres on les a retrouvées dans les tas de cailloux éboulés au pied de la capitelle et je les ai désignées sur la photo.
Les marques et les ombres sur les pierres nous ont permis de retrouver leur sens et position.
Les boutisses
sont de longues pierres orientées vers le centre du mur, comprimées par le remplissage de pierres (fourrure) et servent d’agrafe aux parements.
Un petit schéma pour éclaircir les lignes du haut. Quand la pierre fait toute l’épaisseur du mur on parle de parpaing.
Après avoir placé la boutisse et le bloc, voici la chèvre de Bernard (sur la photo) et Emile pour soulever le linteau.
C’est parti ! Pour la petite anecdote, au départ il n’y avait qu’un chevron, le plus clair sur la photo. On avait pas commencé à décoller le linteau du sol que le chevron formait un U. On a consolidé avec un second.
Il n’y a pas de frein, c'est-à-dire que si tu arrêtes de tirer, la pierre revient au point de départ !
Ca grimace !
Un fois au sommet, on positionne correctement le linteau à l’aide du pied de biche.
Avec le temps, plusieurs pierres de l’entrée ont bougé et le positionnement du linteau n’est pas le même. Pour qu’il soit plus stable et qu’il repose sur plus de surface possible le marteau et le burin ont été nécessaires.
Voici le résultat de l’opération.
On a encore un peu avancé l’élévation de la capitelle.
La capitelle reprend forme.
L’autre petit avancement de la journée, c’est la rénovation du mur extérieur du petit enclos. Photo avant.
Photo après. Il est maintenant terminé, ce muret. On s’est basé sur la partie de gauche qui était restée intacte. C’est pour cela qu’on la refait avec le même type de pierres (pierres plates). C’est complètement différent du parement de la capitelle.
Photo de fin de chantier de la journée 3.
A bientôt pour la journée 4 où l’on parlera de datation de la capitelle.
@+ Laurent et Nathalie.
Quatrième jour
Bonsoir,
Voici le petit résumé de la journée 4.
Je vous avais dit à la fin du dernier message que je parlerai de datation de la capitelle.
Même si l’édification des capitelles fait appel à des techniques vieilles comme le monde (encorbellement, maçonnerie en pierres sèches,…etc) cela n’implique pas que l’édifice soit ancien, loin de là… Il est désormais établi que les premières capitelles furent construites au XVIIième siècle et ce jusqu’au XIXième siècle.
Lors de l’enlèvement des pierres éboulées à l’intérieur de la capitelle, on a retrouvé un bloc avec des gravures.
On peut lire en lettres capitales : CAVAILLON / ARVIEUX / DM. Puis en écriture liée qui est plus ancienne : fils – 1868 – Ferdinand Mayol – 1889.
Grâce à des moyens technologiques poussés, j’ai pu identifier les inscriptions. C’est pas vrai j’ai juste repassé en rouge les gravures visibles. ^^
Les plus anciennes inscriptions se reconnaissent à « la calligraphie ancienne » en écriture attachée.
Je fais l’hypothèse suivante que les dates sont authentiques et qu’on n’attend pas 10, 20 ou 30 ans après la construction de la capitelle pour inscrire son nom et une date quand on en est le propriétaire.
Pour moi on peut raisonnablement estimer que la capitelle était là entre le milieu du XIXième et la seconde moitié du XIXième siècle.
Côté « rampe » la restauration est presque finie.
Tout le parement extérieur de la capitelle est bien avancé.
Une vue de dessus avec les pierres plates qui forment l’intérieur du parement et forment ce qu’on appelle l’encorbellement. Je donnerai quelques explications la prochaine fois sur cette technique.
Petit mur contre la capitelle en restauration.
J’ai fait une limite sur la photo entre le mur d’origine et le mur reconstruit.
Quelques pierres en plus au dessus du linteau.
Pour éviter que le linteau ne se brise en deux, on réalise souvent au milieu ce qu’on appelle un triangle de décharge. C'est-à-dire des pierres positionnées en triangle qui renvoient la charge sur les côtés pour la canaliser dans l’embrasure de l’entrée. Comme sur la vieille photo de la capitelle on voit qu’à l’origine ce triangle de décharge n’existe pas, nous ne l’avons pas réalisé. Mais ce qu’on a fait, c’est que nous avons mis deux grosses pierres reposant aux extrémités du linteau pour que le poids repose sur les pierres de l’embrasure. Sur la photo les petites flèches bleues représentent le transfert du poids des grosses pierres.
Photo de fin de chantier.
A bientôt,
@+ Laurent et Nathalie.
Cinquième jour
Bonsoir,
La suite ce soir avec les demi-journées 5 et 6.
Je remercie tout le monde pour vos petits mots très encourageants pour poursuivre.
Après la pose du linteau, le travail est maintenant consacré à l’élévation de la capitelle. C’est un peu toujours la même chose. On place les pierres qui forment le parement extérieur puis on remplit en cailloux l’épaisseur du mur. Et des pierres nécessaires au remplissage, il en faut ! Vous vous imaginez pas les tonnes que cela représente !
Aujourd’hui que la capitelle est presque aboutie, on cherche les pierres. Les tas autour ont été engloutis !
On construit aussi l’intérieur de la capitelle. Ici, c’est un peu comme construire un mur avec un dévers et cela s’appelle la technique de l’encorbellement. Donc le toit de la capitelle sera formé par une voute en encorbellement à cause de la technique de pose des pierres en « corbeau », nom désignant chaque pierre en saillie. Vous avez tous déjà vu en visitant un château par exemple une poutre soutenue par un pierre qui sort du mur, c’est ça un corbeau.
Sur la photo suivante vous voyez bien que chaque pierre est posée avec un décalage. Cette succession d’appuis en surplomb va au fur et à mesure rétrécir l’ouverture. Bizarrement ça marche et ça tient !
Pour en finir avec l’encorbellement voici la règle à suivre : Le dépassement du « corbeau » est généralement d’un tiers, les deux autres tiers faisant contrepoids. Pour assurer un maximum d’étanchéité, les pierres de l’encorbellement penchent vers l’extérieur mais c’est pas toujours facile à réaliser.
Avec la photo de dessous, vous avez un aperçu de l’intérieur d’une capitelle quand vous regardez en l’air. Intérieur d’une capitelle à Blauzac.
Notre capitelle.
Fin de chantier de la journée 5.
A bientôt,
@+ Laurent et Nathalie.
Sixième jour
Bonsoir,
On continue l’élévation de la capitelle et en parallèle une équipe commence le dégagement de l’angle de l’enclos qui est effondré (avant dégagement photo du haut).
La capitelle s’arrondit un peu.
La voûte est presque terminée.
Le diamètre à cette hauteur là et à ce moment là est de 2 mètres 90. Quand il faut remplir, il en faut des seaux de cailloux !
Capitelle en fin de journée.
La prochaine fois quelques conseils pour éviter certaines erreurs quand on fait un mur en pierres sèches.
A bientôt,
@+ Laurent et Nathalie.
Septième jour
Bonjour,
Journée 7, il est 17H00, on a encore gagné de la hauteur mais petite progression car le remplissage de pierres à réaliser est considérable ! C’est 75% du temps de travail.
Je me suis amusé à calculer le poids du linteau. En considérant qu’il est presque rectangulaire et avec une densité comprise entre 2600-2700 kg/m3 pour du calcaire, j’ai un poids entre 147 et 153kg. Disons qu’on n’est pas loin des plus ou moins 150kg.
Dans le dernier mail je vous ai parlé de l’angle du grand enclos à restaurer. Pour refaire le muret il est d’abord nécessaire de repartir sur de bonnes bases. On est obligé de faire une sorte de « purge ». On garde le mur qui est stable et en bon état et le reste on l’enlève. On a besoin de bien dégager la fondation pour redémarrer sur une assise plate, c’est important pour la stabilité.
Voyez un peu sur cette photo la quantité de pierres englouties par la capitelle. L’angle de l’enclos est bien dégagé pour la prochaine séance.
La prochaine fois la voûte sera refermée.
Fin de la 7ième journée.
A bientôt,
@+ Laurent et Nathalie.
Huitième jour
Bonjour,
Journée 8 pas de changement, on charrie toujours des pierres ! Quand je vous dis que la capitelle s’arrondit, je parle de la courbure qu’elle prend au fur et à mesure quelle s’élève.
Quand je vous disais que la voûte allait se refermer !
Ca y est : fermée !
Photo prise à l’opposé de l’entrée.
Début de la restauration du muret.
La règle la plus importante quand on monte un mur en pierres sèches, c’est le soin apporté aux liaisons des pierres. Quand je me suis essayé à la réalisation de murs dans le terrain de mes parents dans le Var, le vieux paysan du coin m’avait dit pendant que je faisais mon mur : « Il faut que tu croises les pierres ». Ce conseil est bien expliqué dans le petit schéma en dessous de la photo.
On donne souvent une inclinaison au mur qu’on appelle « le fruit ». Ici, le mur n’est pas très haut et il n’y a pas de fruit.
Par exemple, vous faites votre mur et vous avez 3 pierres presque identiques à placer. Vous posez 2 pierres côte à côte sur le même niveau. Votre troisième pierre que vous allez poser sur les 2 précédentes doit être placée, dans l’idéal, centrée sur la jointure des deux autres. C’est la règle primordiale et c’est cela « croiser les pierres ». Après, vous pouvez faire ce que vous voulez avec la façade c’est comme un puzzle.
Le schéma explique bien les règles : en vert « on croise les pierres » c’est ce qu’il faut faire (la liaison forme un T), en rouge le mur ne sera pas stable dans le temps.
Nous avons dans la garrigue une capitelle qui menace de s’effondrer (la capitelle des Cardayres). A droite de l’entrée un magnifique coup de sabre, il y a d’ailleurs le même sur le côté gauche de l’entrée. Il n’y a pas de chevauchement des pierres donc un manque de cohésion. Il y a des chances qu’elle s’écroule dans l’avenir c’est pour cela qu’on a barré l’entrée aujourd’hui.
On a décaissé un peu l’entrée de la capitelle. La voici en cette fin de 8ième journée.
A plus tard,
@+ Laurent et Nathalie.
Neuvième jour
Bonjour à tous,
Journée 9, je dis journée mais c’est toujours des demi-journées de travail. On commence vers 13h30 / 14h00. C’est bien comme durée 5 heures de travail et puis cela économise le dos.
Aujourd’hui il y a foule comme vous pouvez le constater.
Les murets des enclos sont dégagés pour être restaurés plus tard vers le mois d’Octobre. Il commence à faire chaud en garrigue.
L’angle du mur est remonté en version améliorée mais pas trop pour pas dépareiller le style.
J’ai indiqué sur la photo l’emplacement d’un mur que j’ai affublé du terme « anarchique ». Ce petit enclos carré n’était pas carré mais certainement rectangulaire. Plusieurs indices au sol et architecturaux l’attestent à priori. Ce mur « anarchique » qu’on a démonté a été remonté de cette façon avec des restes effondrés d’autres parties de murs.
La capitelle en cette fin de neuvième journée.
A plus tard,
@+ Laurent et Nathalie.
Dixième jour
Bonjour à tous,
Jour 10. On commence le travail le matin à partir de 8H00, il fait maintenant trop chaud l’après-midi.
Emile en vedette.
Pour ceux qui se posent la question de la forme de la capitelle et de comment elle était à l’origine, on se base uniquement sur les 3 photos anciennes dont on dispose.
Comment fait-on pour réaliser la courbure ? On fait ça à l’œil, à l’instinct et des fois on descend de la capitelle pour prendre du recul, avoir un autre angle de vision pour se corriger.
Les mails sur cette restauration partent jusqu’au Pays-Bas. Et là-bas concernant les pierres, ils sont moins bien lotis. Je comprends qu’on me demande d’où proviennent toutes ces pierres. Elles sont sur place, il y en a de partout c’est la « nature » de la garrigue. La garrigue c’est un territoire avec un petit peu de terre en surface et que du rocher en dessous qu’on appelle épikarst.
En-dessous le joli travail de restauration.
Fin de chantier.
Bientôt le dénouement,
@+ Laurent et Nathalie.
Onzième jour
Bonjour,
Je vous renouvelle encore une fois mes remerciements pour vos compliments sur le travail de restauration de l’équipe, ça fait vraiment très plaisir.
La capitelle monte, l’échafaudage reste à la même hauteur alors Emile s’étire. Le maître ès échafaudage Bernard est absent.
La capitelle bientôt terminée, la suite du chantier se fera vers Octobre. Aussi on prévoit de refaire le mur instable à droite (flèche).
En hauteur le diamètre se réduit et ça fait plaisir parce que ça sent la fin.
Vraiment une belle restauration du mur d’angle par les filles. Pour faire propre on finit par du petit cailloux.
Dans le dernier mail je vous parlais du mur « anarchique » c'est-à-dire un empilement de pierres provenant d’une partie de l’enclos cassé. En supprimant ce mur, nous sommes tombés sur une fin de mur propre (intitulé côté droit sur la photo). Ce ne peut pas être un contrefort (aucune utilité ici à cet endroit) mais c’est le côté droit de l’entrée de l’enclos. Enclos rectangulaire car on a retrouvé de grosses pierres en place qui ont été enlevées.
En haut de la capitelle.
A la question : existe-t-il beaucoup de capitelle dans la région ? Oui il y en a des centaines autour de Nîmes, à Caveirac, près de chez nous, 250 et sur notre commune je crois qu’on en a dénombré 21. Sur notre territoire il y a cinq ans à peu près, deux seulement sur les 21 n’étaient pas ruinées. Aujourd’hui avec nos restaurations 6 sont debout. L’association a déjà organisé des balades pour faire connaitre ces capitelles et le refera.
La pose de la pierre sommitale sera pour le prochain mail.
A très bientôt,
@+ Laurent et Nathalie.
Douxième jour
Bonjour,
C’est la journée tant attendue après de nombreuses heures physiques à charrier des cailloux.
Ce matin avant de débuter, on classe les pierres car on a de moins en moins de choix.
En parallèle les filles s’attèlent à la restauration du mur contre la capitelle.
Ca y est : Gérard apporte la pierre qui trônera au sommet. Alors bizarrement, dès le premier jour du chantier de restauration, on a vraiment retrouvé la pierre qui était sur le sommet entre les jambes du chasseur sur l’ancienne photo. Elle est unique et ne ressemble à aucune autre, elle a une forme en T. Elle a été positionnée sur la capitelle le T à l’envers.
Le petit film : Prise en main de la pierre.
Positionnement de la pierre.
Pierre en place. Mais c’est pas terminé.
La pierre n’est pas juste posée en équilibre, une partie est sous les petits cailloux. Pour supprimer l’effet pierre sommitale posée sur un plat, on remplit avec des petites pierres pour donner l’apparence pointue à l’ouvrage. La surface trop petite pour travailler au sommet, on a pas pu continuer le parement comme au départ mais les cailloux en vrac n’ont pas d’incidence sur la stabilité.
Debout sur la capitelle comme si vous y étiez.
L’effet pointu.
On est satisfait du résultat, quand on pense deux mois avant de quoi on est parti.
La forme et la nature des pierres font l’esthétique de la capitelle.
Le haut de la capitelle est réalisé avec des pierres plus plates, pourquoi s’embêter !
La vue d’ensemble.
J’en ai presque terminé de vous embêter, je vous enverrai un petit dernier mail avec des photos sans échafaudage et « les coulisses de la restauration ».
@+ Laurent et Nathalie.
Fin de chantier
re-Bonjour,
Les échafaudages ont disparu. Les flèches sont des repères pour la photo suivante.
Avant restauration.
Le mur de droite est restauré.
Avant restauration..
Avant restauration.
Le côté par lequel nous avons commencé le chantier. On avait dû créer une banquette en renfort qui n’existait pas à l’origine.
Avant restauration.
Les murs restaurés sont finis par les petits cailloux.
A l’automne tous les autres murs (gris avec des gros blocs) seront repris. Au centre c’est rien, juste du rangement ordonné.
Concernant les coulisses du chantier, voici quelques vérités.
Voici l’état des gants fournis après 4 à 5 heures d’utilisation (la demi-journée). Les pierres sont très rugueuses (mais les gants sont quand même pourris !!).
Sur le site qui est assez isolé, on est tombé sur un trou rempli de boîtes de conserve. Quelqu’un venant régulièrement devait jeter son pique-nique et des emballages de médicaments (je suis sûr que c’est un chasseur malade !!!).
On a beaucoup travaillé mais on a aussi fait des pauses.
Les photos un peu aériennes c’était pas un drone ! Cherchez !
Pour vous faire des photos sympas, je me faisais la séance d’escalade à chaque fin de chantier !
Ca y est, c’est la fin, vous n’allez plus entendre parler de capitelles.
J’ai été ravi de faire ces messages, j’ai trouvé que c’était bien de faire partager ce chantier pour montrer qu’il se passe aussi des choses positives dans ce monde. C’est une mise en valeur du patrimoine vernaculaire qui est riche ici, qu’il faut préserver et c’est aussi un embellissement dans notre paysage. Le site va attirer les randonneurs, les familles pour des pique-niques, balades,….etc, on l’espère.
A bientôt,
@+ Laurent et Nathalie.